Oriane, 18 ans, pratiquante de la savate boxe française, un sport assez méconnu, nous fait part de cette discipline qu’elle pratique depuis l’adolescence à la Savate Boxe Française de Nevers.

C’est un sport assez méconnu, il compte plus de 52 000 licenciés en France. Peux-tu nous expliquer ce qu’est la savate boxe française ?

La savate boxe française qu’on appelle aussi boxe française plus couramment, c’est un sport de combat où on mêle les poings et les pieds, c’est un mélange entre la boxe anglaise et la savate.

Pourquoi avoir choisi ce sport ? Est-ce qu’il y a eu un déclic ou alors tu savais déjà à l’avance que tu voulais faire ce sport ?

À la base je voulais faire de l’escalade, donc rien à voir [rire]. Mon petit frère s’est inscrit en boxe française et une fois je l’ai accompagné à un entrainement. Sandrine, qui est actuellement ma coach, m’a forcée à faire de la boxe avec lui. Au final c’est un sport qui m’a beaucoup plu. Je ne la remercierai jamais assez. Quand je suis rentrée chez moi j’ai dit à ma mère, je veux essayer la boxe française [rire].

C’est un sport qui est majoritairement masculin, même s’il y a de plus en plus de femmes qui pratiquent cette discipline, est-ce que dans ton club il y a une section féminine ou c’est mixte ?

Alors, dans mon club non il n’y a pas de section féminine car nous ne sommes pas assez. Cette année on était trois filles, voire quatre. Mais ce n’est pas représentatif car quand j’ai commencé la boxe j’ai été très étonnée de voir qu’on était une majorité féminine. Les années où je suis passée dans les groupes d’adultes il y avaient quand même beaucoup de femmes. Cette année on est très peu car les filles qui étaient là l’année dernière ont dû partir à cause des études supérieures. Je ne pense pas que mon club soit représentatif du nombre de femmes qui exercent ce sport.

Est-ce que selon toi, dans ton club plus particulièrement, les femmes sont bien intégrées ?

Moi je me suis sentie bien intégrée. Quand je suis arrivée j’étais toute petite, toute fine et j’avais peur de m’en prendre plein la tronche. J’étais assez timide et les hommes sont venus me voir pour me proposer des entrainements. Ces hommes qui sont toujours là à l’heure actuelle ont été très gentils, très accueillants et ont tout fait pour que je me sente le mieux possible. De plus dans mon club ou même en compétition je n’ai jamais reçu de discrimination. Par contre, la discrimination on la reçoit beaucoup de l’extérieur, de gens qui n’y connaissent rien.  Par exemple dans ma famille on m’a demandé ce que je faisais comme sport, j’ai répondu de la boxe française. On a regardé mes parents droit dans les yeux en demandant « et vous ça va ? » En mode est-ce que vous supportez le fait que votre fille fasse un sport qui n’est pas féminin ?

Est-ce que c’est un avantage ou un inconvénient d’évoluer dans ce sport en tant que femmes ?

Je trouve que c’est un avantage. Personnellement cela m’a permis d’avoir plus confiance en moi. Ce sport est très intéressant pour les femmes, malheureusement, car on est plus sujettes aux agressions donc ça peut être utile dans certaines situations. Par exemple, quand on dit à une personne un peu trop insistante que l’on fait de la boxe, la personne se calme très vite. Même si je ne me suis jamais fait agresser ou même que je n’ai jamais eu l’occasion d’intervenir dans une situation où une personne se faisait agresser, je trouve que c’est un avantage en tant que femme.

Cet été auront lieux les Jeux Olympiques à Paris. La savate boxe française ne fait pas partie des nombreuses disciplines qui seront présentes dans la catégorie des sports de combats alors que nous sommes en France. Quel est ton ressenti à ce sujet ?

Pour le coup je suis un peu déçue. Je trouve que c’est dommage car ce n’est pas pareil que la boxe anglaise, le judo ou le taekwondo. J’aurais aimé que l’on donne l’occasion à des gens très performants de montrer que cette discipline a tout à fait sa place aux JO. Cela aurait pu être une opportunité, un moyen de faire découvrir aux gens ce sport qui est quand même assez méconnu. 

L'intégralité de cette interview est disponible en podcast.