Frédéric Monet est gérant d’une auto-école et Président régional du groupement professionnel Mobilians. Cet entretien est l’occasion pour lui de revenir sur son engagement envers ses confrères sur le département de la Nièvre et de la région Bourgogne. À l’heure où le permis de conduire est devenu un réel budget pour les candidats, il nous explique comment il est possible de financer une partie de la formation.

Avant toute chose, qu’est ce que Mobilians ?

Mobilians, c’est le premier groupement professionnel de la profession de l’automobile. Ça regroupe des carrossiers, des garagistes, tout ce qui concerne l’automobile. Pour ma part, je suis Président régional pour l’éducation routière et représente les auto-écoles pour cette grande région qu’est la Bourgogne. Nous avons régulièrement des rencontres avec le gouvernement. On est, en règle générale, une force de proposition. La dernière en date, c’est le permis à 17 ans que nous revendiquions depuis un moment.

Quelle est la plus grande problématique sur le passage du permis de conduire dans le département ?

Les auto-écoles (ici dans le Nièvre et en France en générale) sont dirigées par la DDT (Direction départementale des territoires). Il y a des inégalités entre les petites et les grandes villes sur le droit à la mobilité et au permis. On est pourtant un département privilégié à la base car la Nièvre possède la seule école d’inspecteur de France qui se situe à Nevers. L’Etat forme une trentaine d’inspecteurs par an, ce qui est limite car ça compense les départs en retraite et éventuellement quelques maladies. Dans la Nièvre, nous devrions avoir un renfort d’un inspecteur supplémentaire avec un effectif qui serait porté à cinq pour le département.

Comment avez-vous vu évoluer cette profession et les problématiques qui vont avec ?

Depuis que je suis formateur, j’entends parler de problèmes de places d’examen, c’est quelque chose de récurrent. Cela reste un des premiers examens qu’un jeune passe et permet une certaine mobilité dans une région où si on n’a pas le permis, on ne bouge pas. Le permis c’est la vie en réalité ! Il y a aussi des jeunes qui se font prendre au piège des auto-écoles en ligne dites « low coast » et le coût du permis.

A l’heure actuelle, ça coûte combien de passer le permis ?

La moyenne actuellement c’est minimum 1500 euros pour une formation de base traditionnelle.

Comment un jeune peut s’en sortir pour passer le permis sans trop débourser de sa poche ? 

Depuis le Covid, il y a plusieurs solutions de financement possible. Plusieurs sites existent, « un jeune une solution » que l’Etat a mis en place par exemple. Autre solution, s’informer auprès du BIJ (Bureau Info Jeunesse) qui permet de bien se structurer et s’orienter ou la mission locale. Il y a aussi le bénévolat pour des associations, ça permet d’avoir 300 euros à peu près sans problème. Pour les jeunes qui sont en apprentissage et qui ont 18 ans, ils peuvent avoir jusqu’à 600 euros de financement. Enfin, le SDIS ( service départementale d’incendie et de secours) participe également pour les futurs pompiers volontaires. Dans la Nièvre, ça fonctionne très bien. Et puis, les communes aident également contre des heures de travail. En fait, pour un jeune qui se renseigne bien, il est facile d’avoir 500-600 euros de subventions s’il rentre dans les clous. Pour conclure, il y a aussi le CPF (compte professionnel de formation) qui peut permettre de financer une partie de la formation.

Lorsqu’un candidat échoue à l’examen du permis de conduire la première fois, il faut attendre 4-5 mois avant de le repasser. Est-ce que ce sera pire à l’avenir ?

Pire ! Je n’espère pas ! Depuis de nombreuses années, l’été est compliqué. Il y a beaucoup de jeunes qui veulent passer le permis pour diverses raisons. Les inspecteurs prennent des vacances, ce qui est normal mais c’est compliqué dans un département où l’on est déjà à flux tendu. Il y a donc un problème de répartition et de production de places mais la DDT en a pris conscience et travail sur le sujet. Les auto-écoles n’y sont pour rien, on discute, on essaye de trouver des solutions. Le conflit est inutile. Après si tout va bien, nous devrions avoir le renfort d’un inspecteur supplémentaire à partir de la rentrée de septembre.

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